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169e Anniversaire du décès de la Bienheureuse Émilie Gamelin – 23 septembre 1851-2020

À l’occasion du décès de Mère Gamelin, les journaux du temps ont publié plusieurs articles consacrés à la Charité de Mère Gamelin.  Le premier article donnait sa notice nécrologique.  En voici quelques extraits:

« Une mort soudaine, accompagnée de tous les symptômes du choléra, vient de plonger la Communauté des Sœurs de Charité de cette ville, connues sous le nom de Sœurs de la Providence, dans une affliction bien profonde, Leur Supérieure et Fondatrice, la Rév. Mère Gamelin, est décédée mardi, le 23 septembre, après douze heures de maladie […]

« Cette vénérable défunte n’était âgée que de 51 ans, sept mois et quatre jours, étant née à Montréal sur le fief La Providence, le 19 février 1800.  Ses parens étaient plus recommandables par leur probité que par leur fortune[…] Élève de l’Institution des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de cette ville, elle se forma sous leurs soins à la piété, et mérita toute l’affection de ces excellentes institutrices[…]

« Entrée dans le monde, elle s’y fit aimer et respecter universellement.  Se croyant appelée à contracter une alliance conjugale, elle fixa son choix sur un vertueux célibataire dont le goût conforme au sien, était de secourir le pauvre et d’abriter l’orphelin. […]

« Dieu éprouve ceux qu’il aime, et souvent même il prépare, dans les douleurs, les œuvres de sa droite.  Humainement inconsolable [après avoir perdu son mari et ses trois enfants], la vertueuse veuve Gamelin chercha dans la religion seule le soulagement qu’elle ne pouvait manquer d’obtenir[…] Elle avait perdu toute sa famille; elle la retrouvait dans celle des pauvres, des malades, des invalides[…] Son zèle s’exerçait aussi dans les prisons[…] que ne fit-elle pas pour obtenir des adoucissements de toute sorte à leurs maux ? […]  Survenait-il une épidémie[…] cette veuve intelligente et charitable volait bientôt au secours […]

« Ce fut par cette vie chrétienne et toute de dévouement que cette charitable Dame se préparait, sans le savoir, à la grande part que Dieu lui destinait dans l’établissement d’une Maison de Providence[…]

« Or, c’est dans cette admirable fondation que Madame Gamelin, devenue bientôt Sœur de Charité, a passé les huit dernières années de sa vie, travaillant sans relâche, avec les nombreuses compagnes qui lui arrivaient de toute parts, à atteindre le but de l’Institution[…]

« On sait le reste de l’histoire édifiante et toute palpitante d’intérêt de cette nouvelle communauté[…] Tout le monde comprend la perte immense que fait cette communauté, mais personne ne saurait exprimer la douleur, la désolation que cette mort inattendue a causée non seulement au sein de cette maison en deuil, mais encore dans la cité de Montréal[…] La vie du juste paraît toujours trop courte, et il semble que les personnes de charité ne devraient jamais mourir[…]

« En terminant cette trop brève notice, remarquons combien est admirable la Providence divine qui a voulu opérer tant de bien, faire de si grandes œuvres, par une seule femme née dans l’obscurité, dénuée de fortune, mais enrichie de la foi et animée de la charité ! Grâces soient éternellement rendues à Dieu, l’Auteur de tout don parfait, qui a donné une semblable héroïne à notre ville, un tel exemple à notre siècle ! »

Cf. :  Mélanges Religieux, Vol. XV, 30 septembre 1851, p. 2

Reproduit dans Coll. Providence, No. 6, 1974,  pp. 25-30

 

N.B. : L’orthographe de l’époque a été respectée.

 

Soeur Yvette Demers, s.p.

Vice-postulatrice de la Cause Émilie Gamelin