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Émilie Gamelin et les prisonniers

Dans la province de Québec, la Journée nationale des Patriotes souligne la rébellion qui eut lieu en 1837-1838 contre la monarchie britannique pour la reconnaissance de la nation bas-canadienne, pour sa liberté politique et pour l'établissement d'un gouvernement démocratique.

La journée des Patriotes :

La bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin, reconnue par son dévouement et sa compassion envers toute souffrance humaine visita de nombreux Patriotes à la prison du Pied-du-Courant à Montréal, et a été accueillie avec respect par les gardiens d’où son surnom d’« ange des prisonniers politiques ». Elle leur apportait de la nourriture, du réconfort spirituel, et faisait souvent passer secrètement de la correspondance à leurs familles et amis. Est-ce Émilie qui fit passer cette lettre-ci ? Ce document original, conservé dans les archives de la Communauté, a été écrit le 26 novembre 1838 par Joseph Duquet, jeune notaire Patriote emprisonné et condamné à mort. Il réclama un procès civil mais cela lui fut refusé. Malgré les interventions de Mgr Ignace Bourget, évêque auxiliaire de Montréal, et les supplications de sa mère pour que sa sentence soit réduite, Joseph Duquet fut pendu dans des circonstances tragiques, avec son compatriote Joseph-Narcisse Cardinal, le 21 décembre 1838.

Marie-Claude Béland, Archives Providence – Montréal

Transcription de la lettre:

À Bernard St Germain. Prison de Montréal 26 de nov. 1838

Monsieur,

La présente est pour vous prier d’avoir la bonté si vous allez à Châteauguay de voir maman et lui demander de m’envoyer les effets suivants, mon habit, une couple (sic) de chemises, une duetto (sic) de bas, une paire de souliers, deux mouchoirs de col, un ou deux mouchoirs de poche et une paire de gans (sic) et mon surtout d’hiver si toutefois elle a pu se les sauvés (sic), je crainds (sic) beaucoup que ça soit tout brûlé.

Ayez la bonté de me les apporter vous-même, vous savez que mon procès et celui de mons. Ca et Maurice passe mercredi prochain. Tâchez de voir maman et la préparer à tout ce qui peut m’arriver.

Je ne puis me résoudre à lui écrire, dites lui que suis bien portant et que pour dans une prison je suis assez bien traité. Je ne sais où elle est, tâchez de l’avoir (sic) vous-même. Ce faisant vous obligerez infiniment votre très infortuné serviteur.

Duquet

Nous avons gardé l’écriture originale du document.