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Anniversaire du mariage d’Émilie Tavernier à Jean-Baptiste Gamelin – 4 juin 1823

Dans sa correspondance entre ses vingt et vingt-deux ans, nous constatons qu’Émilie Tavernier a connu quelques prétendants qui semblaient sérieux, et par ailleurs, à deux reprises, elle annonce son intention de se faire religieuse. Elle est à l’âge où le choix d’un état de vie est considéré sérieusement, et elle-même affirme qu’il faut réfléchir avant de s’engager.  Les signes d’appels se sont précisés par la suite, mais pour la vocation au mariage.

À vingt-trois ans, elle attire l’attention d’un excellent célibataire, de vingt-sept ans son aîné : monsieur Jean-Baptiste Gamelin.  Cette disparité d’âge ne semble pas avoir créé de difficulté et Mgr Bourget affirme en parlant de cette union : « comme elle se faisait remarquer surtout par son amour pour les pauvres, monsieur Gamelin, qui ne vivait que pour eux, voulut se l’associer par le mariage, dans la pensée qu’elle serait l’héritière de sa charité comme de ses biens ».1

Cette mention de charité à l’égard des pauvres et des orphelins est confirmée par un testament de monsieur Gamelin lui-même, le 4 juillet 1820.  Tous ses biens vont aux pauvres, tantôt par l’entremise du boulanger, pour leur distribuer du pain, tantôt par l’entremise du cordonnier pour chausser des pauvres, tantôt par l’entremise du curé pour les nécessiteux de la paroisse…

« Les cœurs charitables se reconnaissent et s’unissent, on en eut une preuve convaincante, dans le mariage de ces deux époux et dans les fruits de charité qu’il produisit. »2

Émilie s’engage donc dans l’état matrimonial par convention de mariage, le 4 juin 1823, dans l’après-midi et par acte religieux le même jour.

Cette date du 4 juin pour le contrat de mariage et pour l’acte religieux rejoint la tradition qui veut que le mariage Gamelin-Tavernier ait été contracté le soir, sans doute pour éviter la curiosité de ceux qui avaient été témoins de deux premiers reculs de monsieur Gamelin au moment de prononcer le « oui » sacramentel avec une autre femme.

Toutefois, il est difficile d’en préciser l’heure exacte.  Le contrat de mariage est bien explicite : « le quatrième jour de juin en après-midi ».  Il reste possible que le mariage ait été bénit entre l’heure du contrat et la tombée du jour.

Rappelons ici, qu’à l’époque, on ne célébrait pas de messe le soir, Émilie et Jean-Baptiste ont échangé leur consentement devant monsieur Bréguier dit Saint-Pierre, sulpicien, qui a bénit leur union et qui sera, au témoignage même d’Émilie, son directeur spirituel tout au long de sa vie.3

L’auteure de l’Histoire de la Congrégation raconte tenir des contemporaines du couple Tavernier-Gamelin, que monsieur Jean-Baptiste Gamelin « … exprimait ouvertement son admiration pour sa jeune épouse. »  Il disait même qu’il « remerciait Dieu de lui avoir enlevé l’usage de la parole à l’instant où il allait unir sa destinée à celle d’une autre femme. »4

En ce 4 juin 2020, pensons à tous les couples du monde qui, au cours de ces mois de confinement, ont donné de leur temps et de leurs forces pour aider, soigner, réconforter les malades et leurs familles, et qui se sont fait « providence » sous de multiples façons à l’exemple du couple Gamelin-Tavernier.

Gardons aussi dans nos intentions tous les couples qui avaient prévu se marier en cette année 2020 et qui ont dû reporter cet heureux événement.  Demandons pour eux et avec eux, de nouvelles bénédictions sur leur projet.

N’oublions pas que dans la vie, tout concourt au bien de celui qui aime Dieu !

Sœur Yvette Demers, s.p.

Vice-postulatrice de la Cause Émilie Tavernier-Gamelin

Notes :
1Positio sur la renommée de sainteté et les vertus, 1989, p. 38
2 Nécrologie des Sœurs de Charité, Servantes des Pauvres… par Mgr I. Bourget, 1er mars 1858
3 Notes de retraite, 1850, 1er jour.
4 L’Institut de la Providence, T. I, p. 54